Vendredi 12:45. On s’est garé en face de la bijouterie. 12:55. Il déverrouille la porte. 13:00. Je fonce dans la bijouterie! Ils sont derrière le comptoir. Du bout de mon gun, je les menace: « Donnez-moi l’argent et les bijoux! » « Dépêchez-vous ! » Pendant qu’il remplit le sac, sa femme se précipite vers le bureau. Je vais à sa poursuite : « Arrête sinon j’tire! » Au moment qu’elle décroche le téléphone,Je dégaine dans sa direction. J’me redirige vers le comptoir, ramasse le sac et repars à toute vitesse. Dans le char, mon partner gueule : « tabarnak on s’était dit qu’on ferait ça clean! » J’voulais p’o tirer sur la bonne femme, le coup est parti toute seule. On file à toute vitesse. Mon cadran s’est arrêté à treize heures, les aiguilles de ma montre : sale copie du passé.
Vendredi 13 heures. La notion du temps n’a plus d’importance, le temps s’écroule. Un homme en cagoule entre en trombe dans la bijouterie Francoeur et Fils. Arme au poing, il exige qu’on lui donne argent et bijoux. Jean le propriétaire de la bijouterie fait ce qu’il demande sans résister. Claudette, sa femme, dans un mouvement de panique se précipite hors du comptoir. Arrivée dans le bureau, elle n’a même pas le temps de décrocher le téléphone qu’un bruit assourdissant s’empare du local étroit. Le voleur part dans l’autre direction en pointant son arme vers Jean. Lorsque l’homme armé quitte les lieux, Jean accourt dans le bureau et s’élance vers Claudette qui git sur le plancher.
13:13 le temps reprend vie. Lorsqu’il la retourne sur le côté, il constate qu’elle n’a aucune blessure. Encore sur le choc, les mains tremblantes, elle les pose sur celles de Jean qui s’étend auprès d’elle.
Karl Lebrun
Peinture : www.marcalainfelix.com